L’affacturage (factoring en anglais) est apparu au dix-huitième siècle aux États-Unis. Dans les années 60, suite à de nombreuses joint-ventures entre des sociétés de factoring américaines et des partenaires étrangers présents dans le pays, l’affacturage s’est rapidement exporté en Europe.
La crise économique de 1970 à provoquée des faillites en masse. Le factoring est alors apparu, comme la solution miracle pour les sociétés en difficultés financières. En effet, cette nouvelle technique de financement les aidaient alors à affronter les épreuves de la crise, «les protégeant» de fait, de la faillite.
Ainsi, les entreprises en difficultés, se voyaient mise, comme sous la tutelle d’un établissement, le factor dont le rôle est de se charger uniquement du recouvrement de créances, et d’obtenir un financement anticipé. Outre une capacité financière augmentée, l’entreprise bénéficiaire, économise un temps précieux qui peut désormais être consacré au développement des activités.
Les années sont passées, et aujourd’hui, l’affacturage est devenu une technique de financement très appréciée, car éprouvée, souple et destinée aux entreprises de toutes tailles.
L’affacturage en France
Au cours des années 2000, le marché du factoring a connu en France une forte croissance, plaçant ainsi la France au rang mondial, en troisième position.
Alors que le factoring s’est développé assez tôt dans l’Histoire du pays, le marché est dominé aujourd’hui par seulement cinq acteurs qui représentent près de 80% de l’activité selon l’Inspection Générale des Finances (IGF) (page 23).
Ces cinq acteurs sont Eurofactor (une filiale du Crédit Agricole), BNP Paribas Factoring, GE Capital FactoFrance, Natixis Factor et la Compagnie Générale d’Affacturage (Société Générale).
Comme nous pouvons le constater, ce sont uniquement des acteurs du secteur bancaire qui dominent le marché. Autre particularité, mis à part GE Capital FactoFrance qui appartient au groupe Group GE Capital (États Unis), tous ces acteurs sont français.
Contrairement à nos voisins européens, américains, voir même asiatiques, où de nombreuses sociétés spécialisées les affactureurs, se sont créées, la France est comme sous la joute du secteur bancaire.
En effet, dans un tel environnement, l’affacturage est parfois l’unique «produit» proposé par ces banques. Cela même, au détriment d’autres solutions classiques de financement de court terme, mais moins lucratives.
Comme aucune société de factoring de la taille de ses géants des banques, ne propose ses services face aux services classiques des banques ou de leurs services associés à leur rôle d’affactureur, le marché subit une réduction des possibilités de financement offertes aux entreprises. Dans un tel contexte, les entreprises n’ont pas le choix, et subissent la politique des affactureurs issues du milieu bancaire.
Une fois encore, la France s’illustre par un marché dominé par quelques géants. Dans cet environnement verrouillé, bien connu de nous français, les géants imposent leurs règles. Un tel cadre ne peut pas être sain, ni même permettre un développement. Seule l’entrée de nouveaux acteurs, peut assainir le marché.
L’entrée de nouveaux acteurs
Les entreprises qui ne font pas appel à un affactureur, évoquent les raisons suivantes : la peur de la nouveauté, la complexité inhérente au concept de cette technique de financement, et enfin son coût.
Dans un marché aussi cadenassé, il ne faut pas s’attendre à une baisse des prix. Enfin, bien que cette technique de financement s’est relativement bien développée en France, elle n’en reste pas moins que l’encours total affacturé, est risible face à l’encours total de crédit inter-entreprises (4,1% en fin 2011, toujours selon l’IGF). Par ailleurs, nous pouvons noter, qu’il y a une forte marge de croissance possible pour ce marché.
L’entrée de nouveaux acteurs permettra dès lors, une multiplication et une variété des offres, ce qui rassurera une clientèle méfiante, mais intéressée. Permettant par la même occasion, de développer ce marché en France.